Mathilde • Maman de 3 enfants (dont des jumeaux)

Je m’appelle Mathilde, j’ai 32 ans et j’habite en Haute-Savoie. Je suis maman d’Alba, 4 ans et demi, née pendant le Covid en 2020, ainsi que de Romy et Sandro, mes jumeaux de 10 mois. Je suis conseillère clientèle en banque depuis ma reconversion, après avoir été manager chez Sephora pendant 9 ans ! Mais cela fait plus d’un an que je ne travaille plus. La reprise en septembre risque d’être difficile !

J’ai grandi dans une famille aimante, pas très grande. J’ai une grande sœur et un grand frère du côté de mon père. J’ai toujours eu une relation fusionnelle avec mes parents. Je m’étais toujours dit que je voulais être maman à 25 ans, mais jamais l’idée d’avoir des jumeaux ne m’avait traversé l’esprit ! Au final, je suis tombée enceinte à 27 ans et je suis devenue maman à 28.

J’ai rencontré Toni au lycée en 2008. Il était dans ma classe et je me suis dit : "Mais qui est ce mec qui connaît tout le monde et fait le malin…" Comme quoi ! 😂 Notre histoire a réellement commencé en 2012. Le désir de grossesse est venu rapidement chez moi, sans trop en parler. Je voyais des femmes enceintes partout : dans la rue, au travail… Quand on a envie de quelque chose, on le voit partout ! Ça commençait à m’obséder, je pense. 😂

Quand mon envie a commencé, nous habitions à Marseille et nous avions pour projet de remonter en Haute-Savoie à très court terme. Les mutations avaient été demandées, ce n’était donc pas le moment idéal. Mais rapidement, elles ont été acceptées et en trois mois, nous avions déménagé !

Dès notre arrivée en mars 2019, nous avons lancé le projet. Mi-juillet, j’ai arrêté ma pilule (que je prenais depuis mes 16 ans). J’avais tellement peur de galérer… On m’avait toujours dit que la pilule était un frein et qu’il fallait du temps au corps pour s’en remettre. Finalement, je suis tombée enceinte fin août/début septembre, en moins de trois mois !

La grossesse s’est bien déroulée, j’ai adoré être enceinte ! Travaillant dans le commerce, j’ai eu beaucoup de mal durant les mois de novembre, décembre et janvier (Black Friday, Noël, soldes… celles qui bossent dans le commerce comprendront !). Entre l’angoisse et les douleurs lombaires +++, j’ai dû m’arrêter à six mois de grossesse.

Un mois et demi plus tard, le 14 mars 2020 : confinement ! Je me suis sentie tellement frustrée de ne pas pouvoir faire mes achats bébé en magasin, de ne pas pouvoir me pavaner dans ce corps qui, pour une fois, me plaisait énormément ! Coincée chez nous, j’ai tout acheté sur Internet. Les cours avec la sage-femme se faisaient en visio, les rendez-vous médicaux par téléphone (même l’anesthésiste !). En avril, pour mon rendez-vous du 8ᵉ mois à l’hôpital, on m’a dit que ce n’était pas nécessaire et qu’on ferait seulement celui du 9ᵉ mois, pour limiter les déplacements.

L’accouchement d’Alba : Le 30 avril, j’ai eu mon rendez-vous téléphonique avec l’anesthésiste. Puis, le 4 mai, énorme œdème aux chevilles, mes pieds triplent de volume. Je vais à la pharmacie (un dimanche, bien sûr !) avec mon ventre énorme. On me conseille de surveiller et d’aller consulter si ça ne s’améliore pas. Je n’en ai pas eu le temps : le lundi matin à 5h, j’entends un gros ploc. Je m’assieds et là… je trempe littéralement les draps !

Je me lève : ça coule partout, digne des ruptures de poche dans les films ! "Toni, ça y est, c’est le moment !" Il ne comprend rien. 😂 Excitée, je prends ma douche, une grosse serviette de bain entre les jambes (parce que ça coulait à flot dans mes Birk…). Arrivée à l’hôpital à 5h50, je suis dilatée à 1. Mise sous perfusion avec antibiotiques, car la poche étant rompue et bébé étant considéré comme légèrement prématuré (36+3 SA), il fallait éviter tout risque d’infection.

Les contractions ont commencé vers 7h. Elles étaient de plus en plus douloureuses, mais je ne dilatais quasiment pas… Toute la nuit, je n’ai pas dormi, les contractions étaient rapprochées, la douleur intense, mais je restais bloquée à 2.

À 4h du matin, j’appelle la sage-femme : "Dans une heure, ça fera 24h que j’ai perdu les eaux, il faut faire quelque chose !" Épuisée, paniquée, je me rends compte que mes cours de préparation en visio ne m’ont pas assez préparée…

Finalement, à 9h, une nouvelle sage-femme prend le relais : "Si la péridurale vous soulage, on y va !" OUIIIII enfin ! À 10h30, après 30h sans péridurale, j’étais équipée !

Et j’attends… et j’attends… 🎵 (qui a la réf ? 😂) Alba prend son temps. Je teste des positions douloureuses, puis la nausée arrive… vomissements ! Et là, dilatation à 10, c’est parti ! Après 25 minutes de poussée, Alba est née. 🥹

Le placenta expulsé, Toni a pu rester pendant les deux heures de surveillance, puis il est rentré. À cause du Covid, je suis restée seule avec Alba pendant huit jours à l’hôpital, enfermée dans ma chambre, sans voir le papa… Hyper dur pour nous trois !

Allaitement exclusif jusqu’à 4 mois et demi, puis tire-allaitement (sauf la nuit) jusqu’à ses 7 mois, en mixant avec du lait maternisé.

Le retour à la maison a été serein, car Toni était encore en télétravail pendant un mois. Mais j’étais hyper stressée pour le moindre changement : "Elle bave beaucoup, est-ce normal ? Ses selles sont liquides, est-ce normal ?"

J’ai été malade une semaine après mon retour à la maison (merci un poulet mal conservé reçu dans une box…). Comme j’allaitais, on m’a dit tout et son contraire : "Il faut arrêter l’allaitement !" Heureusement, en rappelant plus tard, on m’a rassurée : surtout ne pas arrêter.

Les jumeaux : Le 14 mars 2024, j’apprends que nous aurons une césarienne programmée le 29/03/24 à 37+5 SA. Le 15/03/24 au soir , je me couche 21h45 environ , j’éteins tout, je reçois un petit coup de pieds de Romy et j’entends « ploc »… je me dis « oh non! » , même sensation que pour Alba, quelques secondes plus tard ça coule énormément entre mes jambes ! Rupture de la poche des eaux de Romy ! Toni était en bas « Toni !! J’ai rompu la poche des eaux , appelle ton père pour Alba et les pompiers !

Georges arrive pendant qu’Alba dort, et reste sur place. Les pompiers arrivent, me font un bilan, puis nous partons en brancard dans un camion de pompier à Annecy. Toni nous suit.


Les contractions s’intensifient et me font de plus en plus mal. Col ouvert à 1,5 cm, presque 2.
(Arrivée à l’hôpital vers 23h)


Vers 00h30, les contractions deviennent plus douloureuses. Col ouvert à 2,5 cm large.
Ils me disent que le gynéco va vérifier quel type d’accouchement je vais avoir, s’il s’agit d’un accouchement par voie basse ou d’une césarienne. Je leur dis que ça sera une césarienne, c’était prévu, et dans ma tête, c’était déjà accepté. L’autre solution ne pouvait pas être possible : j’avais passé un scanner et même si cela pouvait passer, le virement était limité selon leurs positions...
Je commence à stresser et à m’énerver car on me répond que non, seul le gynéco sur place décidera !
Il arrive, vérifie tout ce qu’il faut, et me dit : « Effectivement, ça va être compliqué, on va faire une césarienne ! »
On m’emmène au bloc vers 2h. Ils me font une rachianesthésie.
(Effets secondaires : nausées, tremblements des bras et de la mâchoire ! Intenses. Et en salle de réveil avec perfusion d’antidouleurs : vomissements !) Horrible !


Le temps de me préparer, nettoyage du ventre et mise en place du champ opératoire. Toni entre dans la salle. Il a juste le temps de s’asseoir et de poser une main sur ma joue, que hop, on entend pleurer ! C’était Romy, à 2h20. Ils nous l'apportent pour un bisou, puis retournent auprès du pédiatre pour les soins, et hop, à 2h23, Sandro !
(2,600 kg pour Romy et 2,790 kg pour Sandro).


Un bisou ultra rapide avec le pédiatre ! Sandro a eu une petite détresse respiratoire et de l’hypothermie. Romy a eu de l’hypoglycémie.
Il y a beaucoup de monde dans la salle, tout est multiplié par deux ! Chacun a son médecin.
Toni les a suivis, et moi, je suis partie en salle de réveil pendant presque 3h. Ils sont venus au bout de 2h me faire un petit coucou et un test de tétée pour Sandro. Ils ont ensuite eu leur sonde naso-gastrique à cause de difficultés à se nourrir seuls.
Puis je suis retournée en chambre vers 5h.
Ils nous ont rejoints quelques minutes plus tard.


On a passé la matinée ensemble, ils ont beaucoup dormi. Sandro avait encore une température un peu basse, donc ils ont chauffé son berceau.
Ils ont beaucoup pleuré de 21h à 1h, donc les sages-femmes nous ont proposé de les prendre jusqu’au matin pour que nous dormions. J’ai longuement hésité, mais j’étais tellement épuisée qu’on a accepté !


Ils essaient de téter, mais c’est compliqué. Je tire mon colostrum pour leur donner au DAL ou par sonde nasale. Je tire beaucoup ! C’est top !
Leurs estomacs sont immatures, donc beaucoup de gaz et de remontées.


Ils ont arraché leurs sondes au bout de quelques jours. Toni ne reste pas toutes les nuits avec moi, car Alba est à la maison avec mes parents, mais elle se sent triste et a besoin de nous. C’était affreux, j’en ai pleuré et en pleure encore d’avoir été séparée d’elle sans vraiment m’y attendre, ni me préparer, car il restait encore un peu de temps ! Pire erreur d’avoir fait une visio une fois. Les visites sont limitées en unité kangourou, mes parents et mes beaux-parents peuvent venir une fois par semaine seulement.


Au bout de 10 jours, on nous propose de rentrer. Les bébés ont repris du poids, têtent et prennent le biberon (j’ai demandé à faire du mixte car j’avais peur de ne pas m’en sortir à la maison).


Le retour à la maison a été difficile, car j’ai très mal vécu la césarienne et le post-op. La douleur, ne pas être à 100% opérationnelle pour mes enfants, c’était terrible !


Mes parents ont dû repartir (1000 km nous séparent !), mais ils nous ont beaucoup aidés ! La routine s’installe. C’est difficile pour moi de gérer les besoins de deux bébés en même temps, mais on trouve des ressources, et aujourd’hui, je suis super fière de ce qu’on a accompli !
Les premiers mois ont été très durs (RGO sévères, IPLV…). Nous avons traité cela dès les 2 mois des bébés. Maintenant, c’est un rythme assez militaire, mais c’est comme ça qu’on s’en sort.


Si je pouvais donner des conseils aux super mamans, ce serait d’accepter l’aide qui nous est proposée, que ce soit par les amis, la famille, même les voisins !


Et aussi l’aide proposée par les associations, comme l’ADMR chez moi, que j’ai contactée trop tard, mais qui m’a quand même bien aidée !
Il faut aussi être douce avec soi-même, accepter de ne pas toujours être au top comme on aimerait et ne pas s'auto-flageller (par exemple avec mon post op, et mon allaitement d’un mois que j’ai regretté d’avoir arrêté, alors que c’était pour mon bien être finalement…).

Mathilde • Maman de trois enfants

Super mamas

Le conseil de Mathilde


Si je pouvais donner des conseils aux super mamans, ce serait d’accepter l’aide qui nous est proposée, que ce soit par les amis, la famille, même les voisins !

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Mélanie • Mes deux césariennes en urgence